jeudi 28 décembre 2006

Un peu d'histoire

En 1960, leMali se libère de la tutelle française et est alors dirigé par le communiste Modibo Keita. C'est alors l'époque de la révolution culturel en Chine, du dogme communiste. Les jeunes élites africaines ont été formées en France dans le terro du socialisme, favorable à l'émancipation des peuples. Ce qui sera la future 8ème région du Mali a voté du bout des lèvres l'indépendance car les kel tamasheq savaient que cette indépendance ne va pas modifier le rapport des forces au mali en leur faveur... Ceci a des racines profondes....

Les Kel Tamasheq sont un peuple berbère originaire d'afrique du Nord et chassé dans le désert par la conquête arabe et l'islamisation. Ne sont ils pas des descendants de ces cavaliers numides qui combattirent à la bataille de Zama à l'époque d'Hannibal ou au moment de la guerre de Jurgutha. Bref... Donc ce groupe berbère est chassé vers le désert en partie car il refuse l'islamisation. Ils ont leur une religion polythéiste et une hierachie basée sur le matriarchat, c'est à dire que c'est les femmes. Aujourd'hui cette situation a bien changé mais à l'échelle du monde musulman, la femme tamasheq garde une place privilégiée.

Les Tamasheq se réfugient dans les montagnes du coeur du Sahara: le Hoggar en Algérie, l'Aïr au Niger et l'adrar des Ifoghas au Mali, y chassant alors les peuples qui y étaient arrivés avant. (j'ai jamais dit que les touaregs étaient des tendres...).Là se met en place une société de type tribale et féodale. Les Tamasheq controlent les routes caravanières qui remonte vers l'Europe ou vont vers la Mecque. Au moyen age, 3/4 de l'or présent en Europe provient du Mali. De belles cités naissent... Peut être ne sont elles proprement touaregs. Il y a débat entre spécialistes. Essouk en est un bel exemple ou bien Tamaradant. Le climat était alors plus clément. On trouvait à Kidal des girafes. Maintenant il faut pousser à 450 km plus au Sud à Ansongo pour en trouver et encore...

Cette photo de girafe est de mon ami italien Saverio Frazzoli

Gravures du site de Tamaradant

Les tribus les plus puissantes (les ifoghas et les Idnanes notamment) sont celles qui sont capables de lever des hommes pour contrer les razzia (ou rezzou) en provenance du sud de l'atlas ou pour aller effectuer des razzias sur les greniers des agricultueurs noirs au fleuve. Ces grandes tribus avaient sous leur protection des tribus de moindre importance qui eux même avaient sous leur domination des hommes libres ou Imghad. En dessous venait les forgerons (chez les tamasheqs, encore de nos jours, le travail noble est celui de l'éleveur et tout travail manuel est peu valorisé) puis les Iklans (ou bella) qui sont les esclaves capturés plus au Sud. Aujourd'hui l'esclavage a disparu dans cet région mais certaines personnes restent attachées économiquement mais aussi sentimentalement à leurs anciens maitres. Plus d'esclave donc contrairement à ce que j'ai pu libre dans certaines page d'Al Watan, un torchon algérien pourtant réputé là bas. De plus actuellement, la population est largement métissée. L'ensemble est dirigé informellement par le grand amenokal Afaghi qui a le pouvoir de rassembler les hommes pour la guerre.

L'arrivée des français avait permis de créer un nouvel élan dans cette région du monde et leur établissement avait été relativement bien accueilli dans la mesure où les élites locales et le système traditionnel étaient respectés (pour plus d'info, consulter des ouvrages de Clauzel).
Ancien fort colonial

Batisse résidentielle coloniale

Pour les populations noires du Sud, il était hors de question que l'indépendance permette la reprise de l'anarchie et des razzia. Pour les Kel Tamasheq, il n'était pas non plus question de passer sous la domination des Soudanais (autre nom pour le Mali d'alors). De toute façon, le développement induit par la colonisation avait déplacé le centre de gravité du pays vers le Sud qui avait su se tourner vers l'avenir.
Pour le pouvoir de Modibo Keita, il s'agissait donc de bien tenir en respect ces turbulents nomades d'autant plus que les régions Nord seraient stratégiques avec la présence, très supposée, de pétrole.... De mettre les nomades au pas en les amenant à l'école, etc...
En 1963, quasiment spontanément, la première rebellion touareg éclate. Les soldats maliens appliquent une politique de terre brulée, tuent le bétail, empoisonnent les puits, et créent une zone interdire, pratiquent humiliation et exécution, etc.... Un des officiers maliens traine encore aujourd'hui une sombre réputation: Diby Silas Diarra. Mister Socie, te rappelle tu de la tour au centre ville. Et bien c'est là d'où opérait ce petit Sauron.
Rapidement l'Adrar se vide et la révolte échoue.
La région devient zone militaire et interdite aux étrangers jusqu'au début des années 1990. Seule la transaharienne reste accessible comme l'atteste la présence de carcasses de voitures laissées par des aventuriers européens et qui ont largement servi ultérieurement de matière première pour l'artisanat local.
Carcase de voiture sur la transsaharienne

Transsaharienne aménagée au niveau Agielhock

La région de Kidal est alors coupée du monde.
Son ancien fort colonial est transformé en prison politique. Ironie de l'histoire, lorsque que Moussa Traoré renversera Modibo Keita dans les année 1970, il enverra son opposant croupir dans les prisons de Kidal. Parait il que son nom est même gravé dans une geole. La tuelle militaire est pesante. Plus grave, dans les années 1970 et jusqu'au milieu des années 1980, de terribles sécheresses se succèdent. C'est l'époque du Paris-Dakar, de Balavoine qui s'arrête pour déposer des sacs de riz, etc.... Certains éleveurs perdent tout. Des notables découvrent la mendicité dans les camps de réfugiés en Algérie. Beaucoup s'exilent en Lybie, en Algérie. Certains surviront de L'aide international qui lui est destiné est détourné pas l'état maien.... Exit la fiereté tamasheq? Fin de société insolite?
Pourtant sous ces cendres éteintes couvaient une braise ardente! L'étincelle viendra de la diaspora...

mardi 26 décembre 2006

Généralités maliennes

Le Mali représente environ 2,5 fois la superfie de la France pour une population d'environ 12 millions d'habitants. C'est le 5e pays le plus pauvre du monde. Son économie est essentiellement agricole, production vivrière mais également production de coton. La exploitation aurifère se développe aussi.
Une grande vallée de climat depuis la savane arburée au Sud aux déserts les plus arides à l'extrême Nord.
On peut distinguer 2 Mali. Le Mali "utile" au Sud de Mopti où tout pousse à peu près normalement, notamment à Sikasso avec ses 1200 mm de pluie annuel, Bamako le poumon économique moderne et le delta du Niger, vaste espace aménagé en rizière à l'époque coloniale.
Au Nord de cette ligne, le Mali "inutile", qui correspond au Gourma, la région de Tombouctou, de Gao, au grand Azawad et à Kidal. Ces zones à pluviométrie très aléatoire sont essentiellement tournées vers le nomadisme. Le fleuve Niger constitue une espace d'exception dans ce milieu désertique ou semi désertique. Ses berges constituent une bande verte où sont cultivés essentiellement le riz et différents produits maraichers. Moi qui habitait en permanence dans le désert, c'était à chaque fois un émerveillement que de voir cette vaste étendue d'eau.
Le Mali est peuplé d'une mozaique d'ethnies encore très différenciées les unes des autres même si la différence a tendance à s'estomper.
L'ethnie principale est l'ethnie bambara qui représente plus de 50 % de la population. Ils se concentrent autour de Bamako-Segou et domine la vie politique malienne à tel point que le bambara est la langue nationale du Mali (le français étant la langue officielle). Cela n'est pas sans poser certains problèmes d'acculturation mais j'y reviendrais. A l'ouest il y a les Malinkés et les Solinkés. J'avoue avoir du mal à les différenciés des Bambaras. Je connais mal l'ouest du Mali. Je sais que la plupart des Maliens de France viennent de la ville de Kayès.
Tout au long du fleuve on peut rencontrer l'ethnie des Bozos spécialisés dans la pêche nomadisant. Le Sud Ouest de Mopti est le territoire des Dogons dont les rituels des masques sont très célèbres. Ils habitent le long de la falaise de Bandiagara. C'est une zone très prisés des touristes. A partir de Mopti, l'essentiel des berges est occupé par l'ethnie songhay sédentaire, ce qui n'est pas sans poser certains problèmes fonciers avec les éleveurs nomades. L'éternel conflit pasteur agriculteur qui a fait tant de ravage en Afrique. Il n'y a qu'à voir au Darfour....
Plus à l'Est dans le Gourma on trouve des éleveurs Peul (qui sont présents dans toute la bande Sahélienne de l'afrique de l'Ouest) et des éleveurs Tamasheq.
Enfin le sahara est partagé entre les maures (ce sont des nomades arabes) au Nord Ouest et des Tamasheq au Nord Est. A part la langue, peu de différence entre eux. Les arabes ont plutôt tendance a occuper les grandes plaines et réalise du grand nomadisme chamelins alors que les Kel tamasheq se limitent plutôt aux vallées et sauf grosse anomalie climatique, nomadisent sur un rayon de 50 km.
Je ne m'attarderais pas d'avantage sur les généralités maliennes et je me concentrerai sur l'azawad et la région de kidal.

dimanche 24 décembre 2006

Bonne arrivée Bismillah!

Octobre 2002:
Je suis physiquement arrivé à Bamako, capitale du Mali. Mes bagages devront attendre encore quelques jours. A la descente de l'avion, grosse claque, j'ai l'impression de rentrer dans un four. C'est la fin de l'hivernage a la saison des pluies a été très médiocre.
Je suis accueilli pas le réseau des volontaires du progrès (c'est le nom de ma "nouvelle secte"). J'y découvre rapidement sa complexité, ses mesquineries et ses histoires de clan. Enfin je reçois mes bagages pleins d'accessoires et de logiciel divers que je crois indispensable. Je me trompe lourdement sur tout ça sauf peut être pour mon appareil photo et la carte des constellations d'étoiles que je perdrai rapidement d'ailleurs.
Rapide intronisation auprès du boss, mister JOJO, l'archétype du type qui a trop "duré" en Afrique. Il m'explique que j'ai beaucoup de chance, que s'il était plus jeune, il aurait aimé être affecté à Tessalit, petite bourgade à 50 km de la frontière algérienne. Il me dit qu'on en rediscutera dans 2 ans mais qu'à son avis j'allais adorer. Hop tape dans le dos... Il n'avait pas tort!
Petit intronisation auprès du chef de programme (je suis mis à disposition d'un projet du FED, le fond européen de développement) qui m'explique qu'étant donné mon "faible" niveau de diplome (connard!), la responsabilité de la cellule région sera bicéphale. Ca ne durera même pas 1h. Mais j'en ai pas pas encore fini avec les problèmes de chefferie africaine.
Pas le temps d'attendre toutes les démarches administratives, mon précésseur m'attend impatiemment. J'ai signé pour en chier, bordel!
Un voyage de 18 heures de bus m'attend pour rejoindre Gao, la grande ville du grand nord malien. Chargement olé olé, 2 m de bagage sur le toit du bus, des passagers installés dans la l'allée centrales pour 1200 km. Je m'installe vers le fond...tiens c'est gavé de touareg....les rebelles parlent aux rebelles. Allez yala yala!

Ségou-San-Mopti-Douentza. A chaque ville, à chaque pause, le même rituel.... 100 francs 100 francs, des jeunes filles qui vendent des poches d'eau, de lait, des bananes ,des biscuits, et autres artisanats.... Plus sympa au delà de Mopti, en sortant du "Mali utile", des peuls, grands éleveurs du Sahel, vendent du lait frais: croyez moi c'est denrée rare. Nous traversons les monts Hombori et la célèbre main de Fatma.
La main de Fatma près de Hombori

La nuit tombe. Au loin des éclairs: les dernières pluies de l'année. C'est beau et effrayant à la fois. La pluie goutte à l'intérieur du bus. Ma fenêtre est bloqué. Avec la pluie j'ai froid.
Je me blotis contre l'épaule de ma camarade d'équipée.... je ne peux pas dormir. Je rêve éveillé. Les Bambaras de Bamako ont leurs cheveux qui s'irisent sur la tête au simple nom de kidal et des Tamasheqs (c'est comme ça que j'appelerais les touaregs car c'est leur vrai nom. Touareg est un mot arabe qui signifie les égarés ou quelques choses comme ça ca. A l'époque, les Tamasheqs étaient quelques peu rectifs à l'islamisation). A part du sable, de la poussière et des rebelles, ils n'y a rien.....No comment.
Régulièrement, je suis sorti de mes songes en sursaut par le croisement d'un bus en plein phare. Il n'oublie pas non plus de claxonner. Les routes sont rectilignes (donc endormissantes) et étroites. Surtout elles sont en mauvais états. Chaque hivernage ronge la largeur de la route. Je ne vous parle même pas des enfants et des charettes tirées par des ânes. Bienvenue dans l'afrique de l'ouest rurale.
Gao et sa dune rose sont en vue. pas de bol. La ville est sur la rive gauche du Fleuve Niger et il va falloir atendre le bac de 6h et dormir parmi les moustiques inpaludés du fleuve.
Gao est l'ancienne capitale de l'empire Songhay qui dominait quasiment l'ensemble du fleuve Niger jusqu'au Frontière du Niger et du Nigeria. Avec ses 50 000 Habitants et ces 3 goudrons, elle fait office de grandes ville et on y trouve de "tout" (entendre par là les produits locaux africains tel que les fruits, du beurre, du poisson, etc.... pour le double du prix de Bamako. A Kidal, le prix des fruits est peut être multiplié par 4).
Nous traversons le fleuve mais hop méga creuvaison à 5 km de la ville... mort de rire!
Le tombeau des Askias à Gao

Pirogue, Niger et dune rose au loin

Quelques carrés d'habitation à Goa


Jeunes enfants songhoy au bord du fleuve


De toute façon, il n'y aura pas longtemps à attendre car la cavalerie viendra à ma rescouse avec mon nouveau blanc destrier: un Land Rover Defender 110 double cabine.
Il y a là la fine fleur de mon équipe de choc

Saghdie Ag Mohamed: mon chauffeur, ancien contrebandier Tamanghasset-Kidal, un peu porté sur la vitesse mais avec un tel véhicule c'est bien normal. Tifoussen wortila mais Amidin Oulane

Mohamédine Ag Alfaky: mon animateur (comprendre expert du milieu, négociateur au niveau des communautés, traducteur, coursier), disons mon bras droit social. Originaire de Tombouctou, fumeur invétéré: ia sou, tabac todadna (je suis pas bien sûr de l'orthographe, d'ailleurs l'ai je été un jour?), issu d'une famille chérifique c'est à dire descendant de celle du prophète, un brin manipulateur mais bon imachoren imachoren

Plus que de simples salariés, ces deux personnes ont montré une réelle motivation pour notre projet. Une volonté de travailler pour leur pays. De travailler le week end si nécessaire,etc... Ce fut un plaisir de travailler avec eux. Une fierté même. Quel différence avec le management à la français!!!

A Gao, nous faisons le plein de produit frais: oeufs, fruit.... J'en déduis rapidement que mon futur régime alimentaire ne va pas être diététique... et Ailwa nigla!

Je serais tenté de dire que Gao est le terminus du Mali. D'ailleurs il n'y a aucune infrastructure majeur au Nord de cette ville. Pas le moindre kilomètre de goudron. Ah si peut être...... pas mal de caserne: l'ambiance est donnée. Après un controle militaire, en route pour Kidal à 350 km plus au Nord. Il a plu récemment et les pistes sont impratiquables. Il faut prendre un chemin détourner vers les sables de Bourem
Vue de Bourem

Au bout de quelques heures de route, une tempête de sable s'est levé et rapidement on ne voit plus rien à 2 m. Malgré les vitres clauses, le sable s'imisie dans la voiture. La tempête se calme mais force est de constater que nous sommes perdu et sans le GPS....
Désolation du Tilemsi

Difficile de s'orienter dans cette désolation. Il n'y a plus aucune végétation ni même de point de repère.... Errance...
Petit détail en passant, notre defender a passé le test des oeufs de la 2Cv. Aucun oeuf cassé..... pourtant ça a secoué...

Enfin quelques chose au loin.... de rares arbuste, une mare (plutôt devrai je parler d'une flaque d'eau), un homme....

L'homme n'est en fait d'un enfant venu faire boire ses chèvres dans une des dernières mares de la saison. Il porte la crête mais à ma grande déception, rien à voir avec le mouvement punk et les sex pistol. L'enfant est juste étudiant d'une medersa, une école coranique où les étudiants apprennent par coeur les versets du coran. L'enfant a l'air ébété déjà de rencontrer quelqu'un mais encore plus surement que ce soit un acarfa ou plutôt un icofar, c'est à dire un infidèle. Saghdie échange quelques mot avec l'enfant et nous repartons. La nuit tombe....
Nous repartons et enfin un fût puis un controle militaire nous indique qu'enfin nous atteignons Anefif, la porte de l'Adrar des Ifoghas. L'adrar est le terme pour région vallonée et les Ifoghas est la principale tribut noble des Tamasheqs.

Je ne vois pas encore le village... les maisons en banco (un mélange de sable et d'argile sèché), des portes en fût de pétrole découpé, pas de grande architecture. Une assiette de riz sauce, au matelas posé au sol. Je m'apprête à vivre ma première nuit saharienne. Je rencontre à la lueur de la torche Ahmed Ag Guidi, qui sera un partenaire important. Dès que la lumière est allumé, nous sommes quasiment recouvert de grosses sauterelles. Je m'endors... Quelle première journée!
Anefif est une ville (heu plutôt un village...) sans grand intérêt mais est pourvu de bons paturages correspondant au déversement des eaux qui se concentrent dans les montagnes.
Nous abordons la montée dans les montagnes de l'adrar des Ifoghas. Ce massif cristallin est un massif cristallin très ancien associé à un cortège de roches métamorphiques. Les roches les plus dures affleure sous forme de blocs cyclopéens arrondis par descamation sous l'effet des fortes variations thermiques. Le massif n'est pas très élevé puisqu'il culmine à à peine 900 m mais le relief est suffisant pour créer un réseau hydrographique (ou plutôt d'oued) qui concentre les pluies sur des bandes de limons extrêmement fertiles. A ces latitudes, il pleut rarement plus de 100 mm par an. Parfois il ne pleut pas de l'année. Autant vous dire tout de suite que chaque goutte est vitale

Paysage de l'Adrar des Ifoghas

Si la remontée de la vallée du Tilemsi et ses désolations m'avait plutôt inquiété, l'entrée dans l'Adrar me rassura complètement sur mon futur nouvel environnement. Déjà Kidal approchait. Ma nouvelle ville de "villégiatude" pour 1,5 ans.
Kidal, Kidal, Iahane! Bismillah bonne arrivée!


To be continue....

mercredi 20 décembre 2006

Mais que Diable allait il faire dans cette galère....

Presque 3 ans déjà que j'ai quitté ce pays merveilleux qu'est le Mali. Ce feu autrefois si ardent commence à s'éteindre. Peut être je l'idéalise, le temps ne laissant en souvenir que les bons côtés des gens. Aujourd'hui cette séparation m'est moins douloureuse et mes souvenirs commencent à s'éroder. Il est temps de coucher quelques lignes dessus. Tout ce que je m'apprête à vous raconter est absolument vrai et s'est déroulé d'Octobre 2002 à Février 2004. Par respect pour ma propre vie privée et celle des personnes que j'ai eu la chance de rencontrer, je serais même amené à m'autocensurer

Que m'a t il donc pris en cette année 2002? J'avais un job qui avait ses inconvéniants mais tout à fait satisfaisant, des projets, des amis, ma famille, etc.... Bref une petite vie qui ronronnait.
Et pourtant je m'apprêtais à prendre une décision qui allait inflecter profondément la trajectoire sensée rectiligne de ma vie en m'engageant dans une aventure humaine chez les touaregs du Mali.
Mais qu'est ce qui m'a poussé à un tel choix?
Est ce la rencontre ici d'un Tchadien, là d'angolais?.... Est ce mon caractère révolté, romantique et écorché vif?....
Les musulmans se plaisent à croire que le futur est écrit, qu'on ne peut pas échapper à son destin....Mektub, mektub....
Moi je crois plutôt que certaines personnes dont je fait parti ne peuvent pas se contenter des certitudes que leur a donné leur éducation, du confort que leur procure la société de consommation et de leur supériorité supposée mais toute relative.
Imaginez que vous habitez dans un village perdu dans une quelconque campagne vallonée.Tout s'y passe à merveille mais vous ne voyez pas ce qui se passe à l'horizon. Vous aimeriez bien voir ce qui s'y passe mais c'est formellement interdit: là bas c'est l'enfer mon petit, famine, peste, sida, guerre et choléra. Pourtant, enfreignant ce tabou, un jour vous gravissait cette crête. Que c'est joli de ce côté là. Et si vous alliez voir en contrebas ce qui s'y passe... Au delà une autre colline et déjà la curiosité de voir la suite. Vous avez vite fait de vous retrouver bien loin de votre cher village. Trop tard pour faire demi tour. D'ailleurs pourquoi y revenir? Les gens ne vous comprendrez pas.... Pourquoi as tu quitter ton chez toi? Tu as tellement changer depuis ton retour, on ne te reconnait plus? Que s'est il passé en mon absence? Euh rien....
Bénédiction ou malédiction? En tout cas, en cette fin d'année 2002, je m'apprêtais à rejoindre Kidal, chef lieu de la 8e région du Mali. Région la plus pauvre d'un des pays les plus pauvres du monde....

To be continued....